Saturday, October 25, 2008

Le Paysan et le serpent

Je suis allé à la bibliothèque ce weekend parce que je m'ennuyais fort, où en chercant quelque chose d'intéressant, j'ai trouvé Les Oeuvres Complètes de Eustache Deschamps publiées en 1878 par la Société des Anciens Textes Français. Dans ce livre, il se trouve beaucoup de chansons et ballades au sujet de la morale, de Paris, et cetera. Une des ballades que j'ai bien aimées, c'était laquelle nommée par l'écrivain Autre Ballade et par l'éditeur Le Paysan et le serpent p. 120-1. La voilà:

J'ay leu et veu une moralité
ou chascuns puet assez advis,
C'uns paisans qui, par necessité
Cavoit terre, trouva un serpent bis
ainsi que mort, et adonques l'a pris
Et l'apporta, en son celier l'estent;
La fut de lui peus, chaufez, nourris;
Mais on rent mal en lieu de bien souvent.

Car li serpens plains de desloyauté,
Roussiaulx et fel, quant il se voit garis,
Au paisan a son venin getté.
Par lui li fut mal pour bien remeris
Par bien faire est li povres homs peris
qui par pitié ot nourri le serpent;
Moult de gens sont, pour bien faire, honnis,
Mais on rent mal en lieu de bien souvent

C'est grant doleur quant l'en fait amisté
A tel qui puis en devient ennemis;
Ingratitude est ce vice appellé
Dont pluseurs gens sont au monde entrepris
Retribuens le mal a leurs amis
Qui leur ont fait le bien communement
Ainsis fait on, s'en perdront paradis;
Mais on rent mal en lieu de bien souvent.

Selon l'éditeur, la fable au dessus n'est pas nouvelle. La fable vient des fables d'Esope, mais ce que j'en trouve admirable, c'est le rime et le dernière ligne:
Mais on rent mal en lieu de bien souvent
Le rime marche bien pour toutes les strophes.

Je pense que je traiduirai ce poème en anglais un de ces jours.

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